ANALYSE TECHNIQUE – POIDS

 

Kinogramme de Jean-Baptiste ROIDOT

 

 

Le kinogramme proposé nous montre une vue de profil droit du lancer de Jean-Baptiste ROIDOT – Athlète cadet première année ayant réalisé 13,12 m au lancer de poids de 4 Kg en minime.

 

            L’étude de ce kinogramme va nous permettre de pondérer l’analyse précédente que nous avons réalisée sur les kinogrammes de Damien NECTOUX et de Thomas NURY.

            En effet, la prise de risques de Jean-Baptiste ROIDOT qui tend à se rapprocher du modèle technique appliqué par les athlètes de niveau national et international va engendrer quelques conséquences néfastes en fin de mouvement.

 

Dans un premier temps – Phase de sursaut rasant : Prise d’élan

 

Début : position de départ – Fin : pose du pied droit au centre du cercle.

 

Cette phase semble globalement bien exécutée – photos N°1 à 3, même si on constate qu’à partir de la photo N°1, le bassin se déplace un peu trop verticalement jusqu’à la photo N°3 (le bassin est cependant sur cette photo à la bonne hauteur). Ceci s’explique par une position de départ très basse (photo N°1) avec une hauteur du bassin impossible à tenir lors du déplacement pour un jeune lanceur. Peut-être serait-il alors intéressant d’essayer de faire partir cet athlète de moins bas afin de réduire l’élévation du centre de gravité durant le déplacement ???

Quoiqu’il en soit, il ne semble pas y avoir de mouvement de piston de la jambe droite (photo N°4) au centre du cercle, le bassin restant assez bas lors du déplacement grâce à un passage du pied droit au fond du cercle sur le talon (photo N°3).

Le regard de l’athlète dirigé vers le sol à l’arrière de l’aire de lancer va permettre de garder les épaules très en arrière lors de la reprise pied droit au centre du cercle. Il va falloir veiller à ce que le poids ne descende pas et ne s’arrête pas (le regard au sol peut influencer négativement).

 

Dans un second temps – Phase d’accélération principale.

 

Début : pose du pied droit au centre du cercle – Fin : lâcher du poids

 

L’inclinaison du corps de l’athlète vers l’arrière (photo N°4) à cause du regard de ce dernier dirigé vers le sol et l’arrière ainsi qu’un abaissement de son centre de gravité sur l’avant-dernier appui (jambe droite), va influencer la suite du mouvement. Ainsi peut-être est-il préférable chez le jeune d’avoir une inclinaison de l’axe pied gauche – épaule droite moins importante, avec un regard  dirigé plus vers l’arrière que vers le sol et une flexion sur la jambe droite moins importante (bassin plus haut).

 

On peut constater sur les photos N°5 à 7 un bon travail de la jambe droite contre la hanche (le genou ne reste pas fixé vers l’arrière) qui permet un  placement du bassin efficace grâce à un enchaînement des actions qui commencent par le bas pour se terminent par le haut du corps.

 

C’est ensuite que les problèmes apparaissent.

Ainsi, l’inclinaison importante vers l’arrière de l’axe pied gauche - épaule droite va obliger l’athlète à fléchir la jambe gauche (photo N°7). L’équilibre du système (voir schéma ci-joint) composé des éléments vitesse, angle jambe/sol et force spécifique de l’appui n’est plus possible et la jambe va donc céder.

Pour résoudre ce problème il va falloir modifier un des éléments. Soit diminuer la vitesse, soit réduire l’angle jambe/sol, soit augmenter la force spécifique de l’appui.

Nous opterons, au départ, pour une réduction de l’angle et une amélioration de la force spécifique de l’appui, pour ensuite ré augmenter l’angle.

 

La ligne d’épaules va tourner, entraînée par le bras et l’épaule gauche qui ne se fixent pas (photos N°6 à 9).

 

Pour conclure.

 

            Ce lancer est un bon lancer sans gros problèmes. Il va maintenant falloir développer les qualités physiques de l’athlète.

            Les problèmes qu l’on pouvait noter sur les techniques de Thomas NURY et Damien NECTOUX ne peuvent être évoqués pour Jean-Baptiste ROIDOT qui pêche certainement par excès inverse.

 

            Encore une fois, lorsque l’on intervient sur des jeunes lanceurs, il convient de pondérer ses propos et de ne pas proposer un modèle unique à copier.

            L’athlète doit explorer les extrêmes afin qu’il puisse construire progressivement, en éliminant les erreurs, une technique qui lui est propre.

            Pour éliminer les erreurs potentielles, il faut, pour cela, faire des essais et prendre des risques. Ainsi rester dans le confort sans audace ne permettra pas l’évolution

 

Nous attendons vos commentaires pour faire progresser notre analyse !!!  

 

 

  Dans un système, la variation d’un des éléments ( ici la vitesse, la force spécifique de l’appui et l’angulation jambe/sol ) doit s’accompagner d’une rééquilibration d’ensemble.

Ainsi, l’augmentation de l’angulation jambe/sol doit s’accompagner soit d’une diminution de la vitesse si la force spécifique de l’appui est à son maximum, soit d’une augmentation de la force spécifique de l’appui si l’on veut maintenir la vitesse.

 

Référence : La course d’endurance – G. GACON

 

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