ANALYSE TECHNIQUE – JAVELOT

Kinogramme de Bastien LORIOT – SA AUTUN

Le kinogramme proposé nous montre une vue de profil droit avancé.

Globalement on peut constater que le bassin est très haut durant tout le déplacement

qui précède l’avant dernier appui (appui droit) ce qui oblige l’athlète à descendre brutalement

sur celui-ci pour que les appuis prennent de l’avance. La descente sur cet avant-dernier appui

n’est d’ailleurs pas toujours réalisée.

La pénétration (le hop ou pas croisé) sur l’antépénultième appui (appui gauche) –

image N°8 - est insuffisante ce qui va influencer défavorablement la suite du lancer. Ceci a

pour conséquence un bassin qui reste haut et une jambe gauche, dont les muscles de la hanche

ne sont pas assez étirés, qui revient tardivement. En effet, la jambe gauche est derrière la

jambe droite lors de la reprise du pied droit au sol – image N°9. Ceci est la cause d’un

redressement du corps et des épaules. La prise d’avance du bassin sur les épaules est alors

insuffisante.

La photo N°11 montre un écart entre le pied droit et le pied gauche insuffisant.

L’athlète doit rechercher à rester plus longtemps sur sa jambe droite et à faire avancer le

bassin (extension de la jambe droite vers l’avant). Lors de la pose pied gauche on constate que

le lanceur se trouve entre ses deux appuis. La mise en tension de la jambe gauche ne peut se

faire que si cette phase du lancer est réalisée convenablement.

Sur la photo N°12 le bassin continue à avancer ce qui empêche le retour rapide du haut

du corps. Il faut absolument que le bas du corps et le bassin soient fixés pour étirer l’épaule

lanceuse.

Le haut du corps est globalement bien placé malgré un temps d’épaule qui semble

défectueux en finale (ce problème étant amplifié par les défauts constatés précédemment sur

le bas du corps) – image N°12.

La vue proposée ne permet pas de voir si le javelot se déplace en ligne droite et si

celui-ci quitte la main du lanceur approximativement au-dessus du pied gauche. Mais on peut

tout de même constater que le travail sur le javelot se fait en arrière des épaules ce qui est très

favorable. L’épaule gauche reste fermée jusqu’à la pose du dernier appui gauche.

En parallèle à un travail technique, il faut effectuer une préparation physique intégrée

permettant, entre autre, de descendre le centre de gravité du lanceur sur ses appuis et de

rendre le haut du corps plus tonique.

En lancer l’amplitude est une bonne chose mais il ne faut pas oublier que c’est la

vitesse d’éjection de l’engin qui est le facteur qui influence le plus la longueur du jet et cela

sous un angle favorable.

Le kinogramme de notre jeune lanceur est à rapprocher de celui du recordman du

monde avec le javelot planeur de 800 g, Uwe Hohn qui réalise à cette occasion 104,80 m le

20 juillet 1984 à Berlin.

Regardez bien l’amplitude du « hop » - image N°4 - et la position de la jambe gauche

lors de la pose de l’avant-dernier appui (droit) en avant de ce dernier – image N°5.

A la pose du dernier appui (gauche) l’action de la jambe droite vers l’avant est

terminée, l’athlète n’est pas positionné entre les deux appuis – image N°9.

Ensuite, le bassin arrête sa progression vers l’avant (en arrière du pied gauche) et la

colonne lombaire reste rigide – image N°13 - ce qui permet une action performante de

l’épaule (temps d’épaule performant) et du bras lanceur – images 13,14,15,16.

Mais attention !!! N’essayons pas de prendre un modèle en espérant que nos

jeunes athlètes seront en mesure de le copier.

Uwe Hohn était un athlète de la RDA avec des moyens physiques considérables et des

charges d’entraînement très importantes.

Exemple : l’impulsion (« hop ») – image N°4 - sur l’avant-dernier appui (gauche)

paraît très verticale.

Nous attendons vos commentaires pour faire progresser notre analyse !!!

 

 

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